TEST de Journey Collector’s Edition sur Playstation 3

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Aujourd’hui j’ai joué à Journey : Collector’s Edition, la compilation des jeux de Thatgamecompany, qui porte mal son nom… En effet, leurs productions sont davantage des expériences que des jeux à proprement parler. Déjà on est vite livré à nous-mêmes tant les explications sont minces, tout juste nous donne t-on le mode d’emploi…

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Leur premier titre, Flow, nous met aux commandes d’une sorte de bactérie des fonds sous-marin (enfin c’est l’idée que j’en ai eu) devant manger d’autres bactéries ciblées en rouge pour avancer dans les “niveaux” ou plutôt “tableaux” même si ce n’est pas non plus le terme approprié… On a davantage l’impression de s’enfoncer encore plus dans les abysses qu’autre chose. Bizarre, on commence à y jouer, on perçoit vite ce qu’il faut faire, et on avance, on avance jusqu’à ce qu’on en ai marre… Bizarre, on ne sait pas trop s’il s’agit d’une ébauche de jeu et on ne sait pas trop si on prend vraiment plaisir à jouer ou pas… Bizarre…

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Le second titre est Flower. Bien plus original et rafraichissant que son prédécesseur, vous dirigez à votre guise un pétale de fleur dans la nature lequel en touchant d’autres fleurs se voit suivi d’autres pétales pour raviver les décors et la nature par là même. On peut rester dubitatif mais on en ressort apaisé, mais on ne le fera pas d’une traite ; j’ai fait 3 “niveaux” et ça m’a suffit pour le moment… En tout cas, c’est une production vraiment inédite qui mérite qu’on y jette un oeil pour se faire une idée !

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Enfin, il y a Journey. Je crois avoir entendu / lu tous les adjectifs pour ce “jeu” sans en connaître la teneur réelle. Et après l’avoir fini (la durée du soft se situe entre 1h30 et 2h00 et le Game Over est tout bonnement impossible), je comprends pourquoi ; onirique, mystérieux, philosophique, contemplatif, unique, singulier, différent, minimaliste, et j’en passe… Rien que ces adjectifs caractérisent Journey mais ne suffisent pas car Journey est une expérience personnelle, deux joueurs ne vivront pas la même chose, et même deux parties d’un même joueur ne seront les mêmes, c’est pourquoi je vous parlais d’expérience plus haut au lieu de vous parler de jeu. Certes Journey revêt davantage les apparats d’un jeu vidéo “traditionnel” que Flow ou Flower vu que l’on contrôle un personnage mais ne vous y trompez pas, à part le diriger, le faire sauter et voleter, vous ne ferez pas grand chose d’autre techniquement parlant. En fait, on ne fait que mener notre personnage sans nom vêtu d’une grande cape rouge cachant quasiment tout son corps à travers son voyage jusqu’au sommet d’une montagne, sa destination finale. Pourquoi ? A quelle(s) fin(s) ? Chacun se fera sa propre idée. Ce qui est sûr c’est que le voyage ne vous laissera pas indemne. Le titre a d’ailleurs la connotation de “périple”, il ne s’agit donc pas d’un banal voyage… Et il vaudra mieux le faire d’une traite !

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Ce qui suit vous donne ma vision du “jeu” plus en détails, si vous n’avez pas joué à Journey, ne lisez pas SVP, je ne voudrais pas influencer votre façon d’aborder ce titre.

 On pourrait même y ajouter la notion de “pèlerinage” car beaucoup d’éléments donne un aspect spirituel – voire religieux – au titre. Dès le début, nombre de stèles faisant penser à des tombes jonchent le sol, et ce jusqu’à la fin. On se demande ce que recherche le personnage, quel est le but de sa quête, et c’est principalement les scènes intermédiaires avec un personnage drapé de blanc qui nous aiguillent. S’agit-il d’un guide ? D’un ancêtre ? Du père ou de la mère du personnage que l’on manipule ? On ne le sait pas. Toujours est-il qu’il nous montre le déroulement du “jeu”, que ce soit l’histoire de son peuple ou le chemin de croix de notre personnage, le passé ou le futur en somme mais écrit (enfin dessiné), inéluctable, similaire dans ses évènements… Mais pas dans son ressenti. Car on rencontre fréquemment un autre voyageur (ou pèlerin) sur notre route, et c’est là que le titre puise toute sa force vu que chaque joueur est différent. Faut-il s’entraider ? Faire du chacun pour soi ? Comment se faire comprendre de l’autre qu’on ne connaît pas ? Chacun y apportera sa réponse et fera un voyage différent, même si encore une fois les évènements seront les mêmes.

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J’ai d’abord pensé que le personnage était l’un des derniers rescapés d’un civilisation éteinte et devait récupérer les âmes de son peuple pour les faire passer de l’autre côté pour qu’ils reposent enfin en paix, une sorte de “prêtre” ou d'”apprenti-prêtre”. J’ai également pensé à une sorte de messager, voire à un martyr devant parcourir encore et encore tel Sisyphe le même chemin, inlassablement. Les obstacles et même la mort n’y feront rien, le personnage y parviendra à chaque fois et recommencera dès l’aurore suivante.

En outre, la scène de l’agonie sur la montagne est d’une redoutable intensité, et d’humilité à la fois, qu’on l’aborde seul ou accompagné, qu’on la découvre pour la première fois ou non. La scène suivante, la renaissance ou résurrection du/des personnage(s), est tout aussi intense mais tellement joyeuse que l’escalade finale en devient une arrivée au Paradis ou au Nirvana… C’est peut-être là que le personnage se trouve après tout, ayant enfin pleinement conscience de son état. Car j’ai également pensé que le personnage est mort depuis le début (d’où l’impossibilité de Game Over), qu’il avance vers cette montagne en rencontrant d’autres âmes perdues comme lui, et qu’en y arrivant il accepte enfin sa condition, meurt pour de bon et “renaisse” plus fort que jamais pour accéder à autre chose, le coeur apaisé et l’esprit léger. Et juste pour dire une chose sur la musique ; elle est superbe et accompagne ou ponctue à la perfection Journey. Et je ne parle même pas du traitement de la lumière ; simplement exceptionnel !

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Au final, je n’en sais pas vraiment plus qu’au début mais j’ai bien le sentiment d’avoir vécu un/des moment(s) pas comme les autres dans ma vie de joueur, un peu comme après un Ico ou un Shadow of the Colossus. Et ça fait du bien ! Donc si vous ne l’avez pas encore fait, jouez-y. Franchement.

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