TEST de Shenmue II sur Dreamcast

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TEST de Shenmue II sur Dreamcast

En 1999, Yu Suzuki avait bouleversé le petit monde vidéoludique avec Shenmue. Devenu depuis un titre phare de la Dreamcast, le titre avait séduit le public et la critique grâce à ses superbes graphismes, à son gameplay novateur, à son scénario prenant et surtout grâce à l’incroyable sensation de liberté et de réalisme qui en émanait. Deux ans plus tard sort Shenmue II ; ce deuxième volet, prolongement de l’histoire de seize chapitres imaginée par Suzuki, narre les aventures de Ryo Hazuki alors que celui-ci débarque à Hong Kong. Le jeu se montre-t-il à la hauteur de son prédécesseur ? Peut-on même dire que Shenmue II dépasse l’original ? Réponse dans ce test.

Les jours de marché font ramer ta console

Shenmue premier du nom avait déjà été salué pour ses superbes graphismes et ses personnages très bien modélisés, ainsi que pour ses décors réalistes et immersifs. Cette suite n’apporte certes que peu d’améliorations, mais force est de constater que la claque visuelle est toujours aussi perceptible ; l’animation est fluide, les environnements sont magnifiques et grouillent de vie, offrant au regard du joueur une profusion de personnages, de bâtisses et de devantures colorées. On serait par moments tenté de s’arrêter pour regarder autour de soi à l’aide du stick directionnel tant le jeu est beau ! Que ce soit un groupe de pigeons qui s’envole à votre arrivée, une serveuse de restaurant qui interpelle les passants dans la rue, ou un quidam qui examine avec attention la devanture d’une boutique, tout dans Shenmue II est prétexte à l’émerveillement de la rétine, tant le souci du réalisme et du détail est poussé à son paroxysme.

Notons également que, contrairement au premier Shenmue dans lequel les décors urbains se succédaient, cette seconde mouture présente beaucoup plus de variété dans les décors. Bâtisses aux pierres claires dans les quartiers d’Aberdeen, commerces aux devantures bariolées dans Wan Chai, immeubles à l’éclairage tamisé dans Kowloon ou encore forêts épaisses à Guilin ; la variété des décors est immense et procure en permanence un sentiment de découverte au joueur. Il est par ailleurs important de souligner que la surface de jeu est dans ce deuxième volet deux à trois fois plus grande que dans Shenmue ; il est tout bonnement impossible de se sentir à l’étroit tant les villes visitées sont vastes et tant il y a de rues et de bâtiments à explorer !

Par ailleurs, Ryo évoluant à présent dans une grande ville, il n’est pas rare de voir des grandes foules s’afficher à l’écran ; dix ou quinze badauds peuvent apparaître près de Ryo, ce qui était impensable dans le premier Shenmue. Toutefois, cela a pour inconvénient de causer de fréquents ralentissements et de longs temps de chargement entre chaque zone, le processeur de la Dreamcast étant réellement mis à genoux par la débauche d’éléments visuels affichés en même temps.

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Une visite dans ce temple sera l’occasion d’apprendre un précepte important des arts martiaux.

Ryo est sarkozyste ! La preuve, avec lui c’est « Travailler plus pour gagner plus » !

Comme le jeu précédent, Shenmue II adopte le système FREE (Full Reactive Eyes Entertainment), permettant au joueur de contrôler librement la vision de Ryo Hazuki. Il est ainsi possible, d’une simple pression sur la gâchette gauche, de focaliser l’attention de Ryo sur un objet pour l’examiner. Cela se révèle pratique lorsque le joueur est amené à fouiller une pièce pour récupérer une clé, par exemple.

Le jeu est à nouveau divisé en trois grandes phases. La première (et la plus présente), est la Free Quest. Dans celle-ci, Ryo doit s’aventurer dans les quartiers de Hong Kong et dialoguer avec les habitants pour trouver des indices qui lui permettront de progresser dans la recherche du meurtrier de son père. Le joueur a alors le contrôle total de Ryo, et s’il peut faire progresser son enquête, il peut également profiter des nombreuses distractions qu’offre Hong Kong… Plusieurs innovations intéressantes apparaissent ; lorsqu’on demande son chemin à quelqu’un, celui-ci peut tout simplement nous conduire à notre destination, évitant ainsi de fastidieuses recherches. Il est également possible d’acheter les cartes de chaque quartier et grand immeuble visité, et de marquer ces cartes pour indiquer l’emplacement de bâtiments importants. La sauvegarde est maintenant possible à tout moment, contrairement au premier Shenmue dans lequel il fallait revenir au dojo familial. Enfin, précisons que si Ryo a un rendez-vous à une heure donnée, il est désormais possible de faire avancer le temps jusqu’à l’heure voulue ! Cette fonctionnalité est extrêmement pratique et évite la réapparition du syndrome bien connu de tous ceux qui avaient joué au premier Shenmue, à savoir filer dans la salle d’arcade et enchaîner partie sur partie. Le petit carnet de Ryo, accessible par le biais du bouton Y, permet toujours de consulter les indices récoltés ; de plus, le carnet est dans Shenmue II intégralement traduit en français !

Je parlais de distractions offertes par le jeu. Si vous avez joué à Shenmue premier du nom, vous savez que celui-ci propose au joueur une expérience extrêmement réaliste en lui offrant la possibilité de réaliser des quêtes n’ayant aucune influence sur le déroulement de l’histoire, mais qui donnent à cet univers virtuel une profondeur et une âme incroyables. Dans Shenmue II, le nombre de choses à faire a tout bonnement explosé, offrant au joueur qui le désire la possibilité de passer des heures et des heures à se divertir dans Wan Chai ou Kowloon. Ryo pourra ainsi, comme dans le jeu précédent, commander un soda au distributeur du coin, acheter de la nourriture dans un konbini, acheter des gashapon dans un distributeur ou dépenser son argent dans la salle d’arcade ; mais il est également possible de prendre part à des combats de rue, à des duels de bras de fer durant lesquels il faut marteler le bouton A avec frénésie, de faire des parties de pachinko endiablées dans l’un des nombreux stands installés dans Hong Kong, de prendre part à des concours de fléchettes dans des bars enfumés, de parier des sommes folles dans des tripots clandestins et même de travailler !

En effet, le travail (et a fortiori l’argent) a dans ce jeu une place prépondérante. Dans le premier Shenmue, Ryo résidait dans le dojo familial ; mais maintenant, il doit payer sa chambre d’hôtel, et ce durant une bonne partie du jeu ! Le joueur est ainsi incité à effectuer des petits boulots pour gagner de quoi payer sa nuit à l’hôtel ; mais on peut également renflouer son compte en banque en faisant des paris clandestins, des combats de bras de fer, ou en revendant ses gashapon dans des magasins spécialisés ! Il est ainsi possible d’être engagé comme porteur de caisse ou gérant d’un stand de pachinko ; le travail a donc dans Shenmue II une importance conséquente. L’on peut également demander à n’importe quel passant à quel endroit est-il possible d’aller travailler ou d’aller parier ! De plus, l’argent acquiert une véritable valeur ; s’il était amusant dans le premier Shenmue de passer des journées à améliorer son score sur Hang-On en dilapidant son argent de poche et en buvant soda sur soda, il faudra être économe et gérer vos dépenses dans Shenmue II, sous peine de devoir payer une addition salée vers la fin du jeu… Ne vous inquiétez pas, Shenmue II n’est tout de même pas un jeu de gestion, et il y a peu de chances que vos dettes deviennent colossales. Notons tout de même que ce système incite le joueur à planifier ses journées pour pouvoir gagner son pain quotidien ; il est ainsi possible de se ménager des moments pour travailler, d’autres pour enquêter, et d’autres enfin pour aller à la salle d’arcade ou pour se balader dans la ville.

La seconde phase du jeu est nommée Free Battle. Comme dans le jeu précédent, il s’agit de combats libres durant lesquels Ryo peut utiliser une palette très large de coups de poing, de pied ou de projections. Dans Shenmue II, il est enfin possible de voir la barre de vie des ennemis, ce qui constitue un avantage indéniable. De plus, le jeu s’adapte au joueur ; s’il est tout à fait possible d’utiliser les combos les plus incroyables pour triompher de ses ennemis, on peut également vaincre ses adversaires en maîtrisant seulement quelques coups. Le titre ne rend donc pas ces phases frustrantes de façon artificielle. On regrettera peut-être qu’il ne soit plus possible de pratiquer ses coups librement dans des parkings ou des parcs ; toutefois, le niveau de maîtrise des coups augmente pendant les combats, contrairement au premier Shenmue dans lequel il fallait impérativement passer par l’entraînement. Ryo sera amené à découvrir nombre de nouvelles techniques au cours de son périple, et il est également possible d’acheter certaines techniques dans des magasins dédiés.

La dernière phase consiste en QTE, ou Quick Time Event. Ces séquences scriptées durant lesquelles il faut appuyer sur certains boutons au bon moment sont souvent considérées comme une des innovations de Shenmue. Dans Shenmue II, les QTE sont plus nombreux et plus dynamiques, immergeant vraiment le joueur et ne le laissant pas spectateur d’une longue cinématique. De plus, on note l’apparition des Freeze QTE. Quand un Freeze QTE se déclenche, l’action se fige, et une séquence de boutons (entre deux et cinq) apparaît à l’écran. Il faut rapidement réaliser cette séquence sous peine de devoir recommencer. On regrettera toutefois que le laps de temps alloué soit réellement très court et qu’il soit presque impératif de recommencer une deuxième fois pour réussir le Freeze QTE.

S’il fallait émettre une critique à l’encontre de Shenmue II, disons simplement que les déplacements de Ryo n’ont pas été corrigés et que celui-ci est toujours aussi rigide à contrôler, tournant avec difficulté.

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Le plaisir de parcourir un quartier et d’entrer dans tous les bâtiments sans raison valable reste intact.

Croyez-moi, la salle d’arcade représente un réel pourcentage du temps de jeu…

Les joueurs avaient regretté que le premier Shenmue soit assez court : en effet, l’aventure durait à peine une vingtaine d’heures, et beaucoup avaient également trouvé le troisième CD et ses courses de chariot élévateur répétitif. Même si les nombreux à-côtés pouvaient prolonger cette durée de vie, et que l’aventure était bien rythmée, Shenmue premier du nom pouvait laisser certains joueurs sur leur faim.

Dans cette nouvelle mouture, cela a été corrigé : ainsi, même sans participer aux nombreuses distractions offertes par le jeu, il vous faudra plus de trente heures pour voir le bout de l’aventure, répartie sur pas moins de quatre CD. De plus, comme cela a été évoqué, les mini-jeux à effectuer en marge de l’aventure principale sont légion et sont susceptibles de vous faire passer un temps considérable devant votre écran. Que vous vouliez absolument améliorer votre hi-score sur Afterburner II ou Outrun pour gagner des prix, mesurer votre force dans un duel de bras de fer, vous rendre dans un bar pour écouter le jukebox ou encore entrer dans un magasin pour acheter de nouvelles techniques de combat, nombreuses sont les raisons qui pourront vous pousser à poursuivre la formidable aventure qu’est Shenmue II.

L’aventure est par ailleurs superbement rythmée et l’on ne s’ennuie jamais ; le joueur est toujours poussé à poursuivre la partie pour découvrir ce qui l’attend par la suite. Cela se révèle particulièrement vrai dans le troisième CD, qui semble par moments tiré d’un film hongkongais tant l’action, le suspense et les combats spectaculaires y sont présents.

On notera également que le quatrième CD présente de nombreux bonus très intéressants : on y trouve la possibilité de jouer à tous les jeux d’arcade que l’on a déjà essayés durant l’aventure, de revivre certains combats clés de l’aventure, mais également de visionner un petit film d’une dizaine de minutes résumant les aventures du premier Shenmue et enfin des images de Shenmue lorsque celui-ci était encore prévu sur Saturn !

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Une fois encore, beaucoup de malfrats tenteront d’arrêter Ryo Hazuki.

« Traveler, stay and listen to a song… »

La bande-son du jeu précédent était certes très réussie, mais on pouvait lui reprocher d’être parfois trop discrète. Si certains thèmes avaient su marquer les esprits (le thème principal, Wish, Harbor Bar, Yokosuka Bar pour ne citer qu’eux) et que le doublage était très réussi, des musiques d’ambiance trop peu audibles venaient légèrement noircir le tableau.

Tout ceci a bien changé dans ce deuxième opus ; en effet, Shenmue II dispose d’une bande-son très réussie, d’inspiration fortement asiatique. Les thèmes employant les flûtes et harpes chinoises sont légion, et confèrent une atmosphère réellement apaisante à la plupart des environnements traversés. Il suffit d’entrer dans un salon de thé et d’entendre un violon émettre quelques notes lancinantes, ou de traverser une rue paisible en entendant quelques notes de flûte alors que le soir tombe pour se sentir immergé dans une ambiance très reposante. Mais cette OST n’en demeure pas moins éclectique ; on trouve ainsi des thèmes très jazzy dans certains bars visités, ou des thèmes plus épiques pour illustrer certains combats décisifs. La bande-son de ce Shenmue II est donc une réelle performance, qui sait charmer le joueur à chaque instant et l’immerger dans cet univers si unique.

Les bruitages sont quant à eux très réalistes ; entendre les cris d’une vendeuse un jour de marché ou simplement le murmure de la foule grouillante dans Hong Kong achève d’immerger le joueur dans cet univers d’un réalisme saisissant. Le doublage, en japonais, possède une forte personnalité et rend parfaitement compte des émotions des différents protagonistes.

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Si vous ne maîtrisez pas vos pulsions, vous risquez bien de tout perdre dans l’un de ces stands de pachinko.

The story goes on…

Le jeu débute alors que Ryo débarque du bateau qui l’avait conduit de Yokosuka à Hong Kong. Une phase de jeu sur le bateau aurait dû être incluse, mais fut finalement retirée faute de temps et de moyens. L’aventure débute donc alors que Ryo fait ses premiers pas dans le port d’Aberdeen, cherchant à contacter le maître en arts martiaux recommandé par Maître Chen dans le jeu précédent et à retrouver Yuanda Zhu, qui devrait détenir des informations sur la mort du père de Ryo. Très rapidement, Ryo rencontre Joy, une jeune femme énergique toujours à califourchon sur sa moto, qui semble pouvoir l’aider… Comme vous le comprenez, les liens avec le premier Shenmue sont beaucoup trop importants pour que l’on puisse faire Shenmue II en premier ; il est impératif d’avoir fini le jeu précédent avant de se lancer dans cette aventure.

Si l’histoire du premier Shenmue était déjà riche en rebondissements et en émotion, le script de cette seconde mouture pousse le concept à son paroxysme. L’histoire est extrêmement prenante et ne laisse jamais la moindre seconde de répit au joueur ; l’évolution du scénario est parfaitement maîtrisée, et l’on se sent en permanence happé par la quête de vengeance que mène Ryo Hazuki. Emotion, angoisse, excitation, nervosité, rire : le jeu réussit à nous faire ressentir tout cela avec brio. Que dire de ces QTE dans le bâtiment Yellow Head, dans le troisième disque, durant lesquels on ressent une réelle angoisse alors que l’on fuit des membres de la mafia ? Que dire du quatrième CD, véritable ovni qui instaure une atmosphère aux antipodes de tout ce que l’on pouvait attendre dans Shenmue ? Que dire encore d’une fin évasive qui laisse la porte ouverte à mille interrogations qui ne trouveront probablement jamais de réponse ?

Ce qui fait également la force du script de Shenmue II, ce sont indéniablement ses personnages. Si vous vous étiez attachés à Fuku-san, à Ine-san, à Nozomi ou à Tom, si vous aviez senti du respect pour Gui Zhang, si vous haïssiez de toute votre âme Terry ou Chai dans le premier opus, préparez-vous à ressentir les mêmes émotions en jouant à cette suite. Les différents personnages croisés au fil de l’aventure sont réellement marquants et assister à l’évolution de leurs relations avec Ryo est inoubliable. Que ce soit Lishao Tao, maître d’arts martiaux apparemment impassible et froid ; Wong, ce jeune délinquant qui fera tout pour aider celui qu’il considère comme un grand frère ; Ren, le malfrat qui deviendra l’ami de Ryo ; sans oublier la belle Shenhua, en permanence douce et calme, il est impossible de ne pas être touché par ces personnages, de ne pas se sentir impliqué dans leur histoire. Shenmue II réussit ainsi de façon fantastique à faire en sorte que le joueur se sente proche des personnages qu’il côtoie, à les rendre humains, bien réels aux yeux du joueur.

Enfin, comment conclure cette partie sans l’évoquer l’ambiance réaliste indescriptible de Shenmue II ? Le joueur ressent en permanence qu’il évolue dans une véritable ville, que chacun des personnages non jouables qui se trouvent à côté de Ryo a une vie, une cohérence, un passé, ou des secrets. On est ainsi surpris de voir un grand-père qui se promenait quelques heures auparavant avec son petit-fils, se rendre dans un tripot clandestin une fois la nuit tombée ! L’on oublie alors que le monde dans lequel l’on évolue est un monde virtuel, et l’on se surprend à flâner dans les rues sans but, simplement pour profiter de cette sensation si particulière, de cette ambiance si proche de la réalité, de ces passants qui déambulent avec un air terriblement réel. Shenmue II n’apparaît pas tant comme un jeu que comme une expérience, unique en son genre.

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En dépit de sa petite taille et de son âge avancé, ce vieillard est un adversaire de poids.

C’est l’heure de rendre les copies !

Graphismes : Si le premier Shenmue était déjà superbe du point de vue graphique, cette suite est une nouvelle claque visuelle ; l’animation terriblement réaliste, la variété des environnements proposés, les foules affichées à l’écran, tout est fait pour que le joueur se sente immergé dans le Hong Kong des années 1980. Le souci du détail est palpable, et chaque nouveau quartier émerveille par la richesse de ses décors. Tout juste regrettera-t-on des ralentissements fréquents et de longs temps de chargement. 

Jouabilité : Même si les déplacements de Ryo sont toujours aussi fastidieux, le système FREE a été gratifié de nombreuses améliorations qui rendent le jeu encore plus fluide qu’avant (sauvegarde à tout moment, cartes pouvant être marquées de points de repère, possibilité de faire passer le temps…). La façon d’appréhender le jeu est totalement repensée grâce à l’importance que prend l’argent, et il est toujours autant grisant d’explorer ce monde totalement réaliste, de l’examiner sous toutes ses coutures, de dialoguer avec les passants, de se perdre dans Hong Kong, ou de profiter de tous les mini-jeux proposés. Shenmue II est une véritable leçon de game design, qui entraîne le joueur dans un univers avec lequel les interactions sont quasiment illimitées.

Durée de vie : L’aventure principale, étalée sur quatre CD, est bien plus longue que dans le jeu précédent, et il ne vous faudra pas moins de trente heures si vous faites le jeu en ligne droite. Toutefois, les distractions proposées sont tellement nombreuses, et l’appel de cet univers tellement pressant qu’il est plus que probable que vous y passiez plus de temps, simplement pour profiter de l’ambiance. Shenmue II propose ainsi une aventure longue et rythmée, doublée d’un univers explorable à l’infini.

Bande-son : Superbe. Les sonorités asiatiques prédominant tout au long du jeu sont réellement apaisantes et donnent en permanence un sentiment de calme au joueur. Cependant, quelques thèmes plus rythmés viennent accompagner certains bars ou certaines situations dramatiques, mais toujours en immergeant le joueur. Les bruitages, très réalistes, plongent encore plus le joueur au cœur de l’univers offert par Shenmue II ; le doublage possède quant à lui une réelle personnalité et illustre très bien les émotions des différents personnages. Une ambiance sonore de haut vol, à l’image du jeu lui-même.

Scénario : L’aventure est très rythmée et vous tiendra en haleine du début à la fin, multipliant les intrigues, les questionnements et les retournements de situation. Vous serez ému, attendri, énervé, amusé par les différents protagonistes qui jalonneront le parcours de Ryo ; chacun d’eux possède une très forte personnalité. Enfin, impossible de ne pas rester pantois face à l’ambiance incroyablement immersive et réaliste de l’univers, qui fait que Shenmue II dépasse le cadre du simple jeu pour devenir un monde à part entière qui prend vie sous les yeux du joueur.

Conclusion : Que dire ? Avec cette suite, Yu Suzuki repousse toutes les limites que l’on pensait atteintes dans Shenmue premier du nom. Une surface de jeu bien plus grande, une présentation encore plus soignée, un gameplay déjà révolutionnaire et qui se voit encore amélioré, une durée de vie élevée, une bande-son merveilleuse, un scénario haletant, voilà tout ce qui caractérise Shenmue II. Mais surtout, cette ambiance, cette immersion, si inimitable, si profondément réaliste, qui pousse à rallumer la console et à se perdre dans les rues de Hong Kong, pour rien, pour le plaisir, pour vivre encore un peu dans ce monde au charme unique. Shenmue II ne se joue pas ; Shenmue II se vit.

1 commentaire

  1. En réalité, Shenmue n’a jamais été prévu sur Saturn. Ça n’était qu’un essai, une mise en bouche avant la sortie du jeu sur la prochaine génération de console, à savoir la Dreamcast.

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